top of page

L'Histoire de la Valentine

Dans la revue MARSEILLE (n° 224, avril 2009), François Barby décrit comment ce quartier marseillais a pris le nom de son fondateur :

En se rapprochant un peu de Marseille à l’endroit où la vallée de l’Huveaune s’élargit, un Auriolais, Jean Valentin, accompagné par son fils Milhaud, est venu s’installer vers 1420 sur des terres libres appelées les Balmettes, qui ont l’avantage d’être légèrement surélevées par rapport à l’Huveaune, toujours capricieux et malsain.

 

 

Très rapidement, Jean Valentin tisse des liens commerciaux avec des bouchers de Marseille qui pesaient en cette fin de Moyen-Âge un poids économique très important dans la cité phocéenne, mais aussi des liens familiaux, puisque son fils, Milhaud, épouse la fille de l’un d’entre eux, et sa fille également, un boucher qui n’est autre que le célèbre Paul Malsang.
La famille Valentin s’intègre ainsi très rapidement aux milieux économiques de la cité.

Par sa situation géographique, le nouveau village va faire le lien entre Aubagne et Marseille, bien plus que celui des Camoins, un peu excentré par rapport à la voie de communication préférentielle qu’est la vallée de l’Huveaune. Il attire de nombreux habitants de Saint-Marcel et se développe autour d’une église nouvelle. Bertrand Candolle utilise la famille Valentin pour assécher et mettre en valeur les marécages de l’Huveaune, amorce d’une collaboration active entre les nouveaux occupants et les grands propriétaires terriens marseillais ».

 

En 1603, les descendants de Jean Valentin occupaient 17 maisons, qui constituaient la première bourgade de ce qui deviendra la Valentine.

 

La petite chapelle, installée sur la propriété, fut agrandie en 1682, puis démolie sur ordre de l’Evêque Monseigneur de Belsunce de Castelmoron, en 1735. La construction de l’église actuelle est décidée, et cet événement est consigné par le livre des marguilliers de la paroisse.

 

Depuis le Moyen-Âge de nombreuses activités utilisant la force motrice de l’eau ont caractérisé ce quartier. Plusieurs moulins se sont installés sur l’Huveaune, puis, à partir de 1849, sur le Canal de Marseille.

 

Si auparavant les activités se concentraient surtout autour de l’agriculture, la Valentine devint un centre industriel important à la fin du XIXe siècle.

 

L’indicateur marseillais de 1900 y répertorie 6 minoteries, 1 scierie de marbre, 1 moulin à ciment et 1 fabrique de cartons.

 

Le quartier s’est peu à peu tourné vers l’activité commerciale avec l’implantation de grands groupes internationaux et de vastes zones commerciales comptant parmi les plus importantes de la ville.

 

La Valentine a cependant conservé son caractère industriel, que symbolise la Brasserie Phénix, dont le silo domine le quartier.

 

La brasserie de la Valentine est fondée en 1886. Le 1er avril 1896, elle prend le nom de « Phénix » et s’étend sur 10 hectares environ, emploie quelque 200 personnes et produit un million d’hectolitres de bière par an.

 

Encore aujourd’hui le fabuleux oiseau de la mythologie égyptienne dont l’usine tire son nom est présent à l’entrée du bâtiment administratif et de la salle de brassage.

bottom of page